Pays de Galles, Manx et Silverstone: suite suite
- Par isabelle BRUSSIER
- Le 30/09/2014
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Donc si vous avez bien suivi mon feuilleton, on en était au retour au hall ferry, à 4h1/2 du matin, tout réchauffés du dehors comme du dedans,grâce à notre ami l'homme d'entretien. On essaie encore de dormir, on était seuls dans le hall, quand un motard arrive et vient vers nous. C'est un français, il avait repéré nos motos dehors. Donc c'est reparti à discuter. Grand motard aussi, des expériences de toutes sortes, le peu qu'il nous raconte nous ébahit, il connaît plein de pilotes, même Phil Read, d'ailleurs il nous l'a prouvé tout de suite, puisque pendant qu'on discutait un quatrième larron se pointe. Mon mari le reconnaît aussitôt: c'est Phil Read. On se salue, on discute, il va comme nous à Silverstone. Nous avons donc voyagé de concert, avec notre nouvel ami. Vous le connaissez peut-être, son surnom c'est Raspoutine, Serge de son prénom (comme mon mari). On s'est ensuite quittés comme nous nous sommes rencontrés, à un croisement sur la route de Birming'ham, chacun son chemin, chacun son destin comme dit l'autre, tous ravigotés malgré la nuit blanche par ces amitiés soudaines, courtes mais intenses. Et ce n'est pas fini! Le soir même nous étions à Silverstone en train de siroter une bière sous le chapiteau du camping où un DJ essayait de mettre de l'ambiance parmi la dizaine de clampins présents. Il nous interpelle, naturellement on comprend rien, je lui crie que nous sommes français. Là, sur notre droite, on entend "mais nous aussi on est français!"! Et c'est reparti. Un couple de normands et leur copain, qui eux revenaient de la manche anglaise du SBK, même passion que nous pour le GP et le SBK où comme nous ils se rendent dès qu'ils le peuvent. On a passé les 3 soirées ensemble.
Je passe sur ce français croisé sur le circuit le jour de la course, qui, habitant Calais, est monté sur un coup de tête après avoir vu la pole de Zarco à la télé. Juste pour illustrer l'esprit particulier qui règne et anime les passionnés de courses motos.
Et c'est avec des étoiles et des souvenirs plein la tête que nous enquillons l'autoroute à Calais le lundi, retour à la maison après 3000 km de voyage. Mais l'aventure n'est pas finie. Nous attendons à un automate que le motard devant nous fasse son plein. Un équipage du diable : des bagages au large, les sacoches tenues par des sangles, deux réservoirs. Je le regarde, ébahie, limite moqueuse. L'homme engage la conversation: le temps, la route, bla bla...mais plus il nous en dit et plus on est scotchés: il revient d'un raid de 9 mois qui l'a emmené, seul sur sa moto, jusqu'à Vladivostock! Il a traversé des déserts, roulé sur des pistes, un trip pas possible! Et il faisait ses derniers km, il était attendu à Poitiers, son voyage prenait fin. On n'arrivait plus à se quitter. Son équipée s'appelle "Du phare ouest au far east", j'ai regardé sur internet, c'est un truc inouï! Comme avec les autres, on a roulé un peu ensemble, et on s'est quittés à l'embranchement d'Orléans.
C'est ça, la magie du voyage. A chaque périple, il y a toujours un avant et un après, on a l'impression d'avoir grandi, on est fiers de s'être confrontés à des situations dont on s'est sortis, on a donné une réalité à ce qui n'est au départ que des noms sur une carte, mais on s'est aussi enrichis de ce que nous ont apporté tous ces gens rencontrés sur la route et de ces moments de qualité qui nous font de si beaux souvenirs! Alors si ces gens-là me lisent, passez-moi un petit coucou, comme moi j'essaierai de le faire si je me décide à m'inscrire sur Facebook!
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