Image des pilotes moto bizness
-
Image et bizness
- Par isabelle BRUSSIER
- Le 20/10/2013
- 0 commentaire
Image, ma belle image...De ce côté là Rossi est aussi le champion toutes catégories: beau gosse, drôle, farceur, clown, il dégage une sympathie que j'ai du mal à croire toujours sincère. Surtout quand on voit tout ce que ça fait vendre: je suis sidérée à chaque fois de voir le nombre de personnes qui portent au moins un accessoire Rossi. Il doit se faire une fortune en produits dérivés. Ses atouts: son talent bien sûr, et son caractère: charmeur, expansif, extraverti, c'est un italien dans toute sa spendeur. Mais ça fait vendre ! Finalement il reconnaît Marquez comme son successeur: chevaleresque? Non ! Réaliste: c'est une manière de rester au 1er plan; il faut faire de nécessité vertu, c'est clair que l'homme du moment c'est Marquez, et il n'est plus en mesure de le battre. De la même manière Lorenzo s'est cru obligé (ou on l'a obligé), quand il a commencé à faire concurrence à son coéquipier (qui, je vous le rappelle, avait fait mettre un mur entre eux dans le box, bonjour le généreux!), à jouer du même registre, avec beaucoup moins de naturel. Mais l'image, toujours l'image...Lorenzoland , black mamba, même l'histoire avec la jeune triso, tant mieux pour la gamine, mais bon, ça sent le fabriqué quand même! Lorenzo le mauvais perdant qui refuse de serrer la main de Marquez: mauvaise image. Et pourtant c'est une réaction humaine, spontanée, vraie. Biaggi en son temp a été bien plus violent ! Lorenzo qui ensuite pardonne (il a dû être bien brieffé) devient Lorenzo le magnanime: bonne image! Et pourtant, sa plus belle image, c'est celle où on le voit descendre en larmes de sa moto après sa courageuse et sublime prestation d'Assen; celle où il nous gratifie de son plus beau sourire, un sourire de gamin, avec ses beaux yeux, quand on l'a interpellé au Mans, depuis la terrasse du paddock : ce sont des images spontanées, celles du vrai Lorenzo, c'est celles-là qu'on retient, parce qu'on voit vraiment l'homme, qui est aussi gentil et séduisant que le comédien dell'arte !
On en vient à mon chouchou, Pedrosa. Qu'est-ce qu'il a pu prendre, le pauvre, parce qu'il ne faisait pas le clown ou n'était pas souriant! Tout ça parce qu'il a un tempérament plus timide, plus introverti, plus modeste aussi, il n'était pas vendeur! Et pourtant il sourit, le Dani, et fort bien d'ailleurs, mais quand il gagne! Quand il n'arrive que 2ème il fait la gueule, normal non? Il n'est pas le seul: Lorenzo aussi, s 'il n'est pas premier, et qu'il n'est pas devant une caméra, il fait carrément la gueule! Désolée pour les tifosis, mais il n'y a que Rossi pour rigoler d'arriver 4ème ! Bon, faut dire qu'il n'a plus rien à prouver.
Mais tout ça pour en revenir à mon propos: l'image, celle qui fait vendre, le bizness. Il faut être beau, sympa, lisse, pas un mot plus haut que l'autre, pas de révolte, même quand on se fait culbuter par un concurrent ; bien montrer la combine, restée fermée jusqu'au cou même par 40°, la boisson, la casquette, les lunettes même quand il pleut, et bien positionnées sur la casquette AU-DESSUS du nom du fabricant de pneus ( même quand c'est un reportage chez les pilotes, comme s'ils vivaient à l'intérieur la casquette vissée sur la tête!), la grosse montre. Alors on dit singes savants. Moi je ne suis pas d'accord. Ils jouent le jeu, même s'il frise le ridicule, ils remplissent le contrat, c'est le principe du sponsoring: c'est de la pub. Il faut le retour sur investissement. Mais sans sponsors, pas d'argent, pas de courses, et pas de plaisir, ni pour eux, ni pour nous. Alors il faut savoir ce qu'on veut ! On a critiqué Stoner qui, en partant, a dénoncé le système, celui-là même qui lui a permis d'arriver au sommet. Mais on oublie que les pilotes ne doivent pas TOUT à ce système, qu'il ne faut pas oublier les années de galère, les sacrifices, pour le pilote et sa famille (les parents de Stoner avaient tout vendu pour lui permettre d'aller courir).